Le cœur d'Arelan battait la chamade. Dans le bon sens du terme.

Après discussion, il avait été estimé que l'individu ayant passé le fournisseur Elvio FUCHS a tabac était instable et représentait par là une menace à considérer pour les habitants de Sweetdreams. En des termes moins administratifs, on donnait à Arelan le droit (et l'ordre) de le tuer. Parce qu'il avait tabassé le mauvais gringalet.

La traque s'était avérée courte (plus qu'il ne l'avait cru, surtout) puis Arelan l'avait suivi avec l'insistance et la discrétion d'une ombre jusqu'à ce qu'ils soient dans la situation la plus propice. Il avait eu besoin d'un peu de temps supplémentaire pour se "charger", pour se mettre dans le bon état d'esprit. Et il y était maintenant. Il avait remué tout ses souvenirs, tournant la moindre parcelle d'émotion en un mélange de colère et de haine. Une tension parcourait ses muscles, une sensation qu'il connaissait bien résonnait dans sa poitrine alors qu'il observait sa cible. Sa proie.

Il se glissa derrière cette proie sans un bruit, arrêtant même de respirer un instant. La proie stoppa, prise d'un doute, d'un pressentiment. Puis elle suffoqua, ramenant ses deux mains à sa gorge garrottée d'une corde de piano. Aucun cri ne sortit, à peine quelques gargouillis. Il y eut de moins en moins de résistance ; le corps devint flasque. Mad Dog attendit encore un peu puis relâcha doucement la tension. Il retint un soupir de déception. Ça avait été presque trop facile. Il modifia sa respiration, cherchant à calmer l'adrénaline qui avait délicieusement coulé dans ses veines. Là, calme, Arelan, c'est passé. Gentil Arelan.

Sixième sens ? Intuition ? Sens encore excités par l'adrénaline ?
Il sut qu'il y avait quelque chose pas loin. Quelque chose qui ne méritait ni son énervement, ni même une réaction de sa part. Ce qui ne l'empêcha pas de sentir ses muscles tressaillir lorsqu'une ô combien agaçante l'interpeller comme la chose lui tournait autour.
Tu ferais mieux de te dépêcher à cacher tout ça! Je doute que les gens aient envie de savoir ce que la Badstories fait dans l’ombre.
Il lui jeta un regard vide et fit un effort pour articuler. Il n'aimait pas ses moments où il était comme drogué, frustré.
Cacher quoi ? Il s'agenouilla à côté de son ex-proie, la retourna pour lui faire tranquillement les poches. Lorsque l'on ne veut pas savoir quelque chose, Le cuir chaud d'un porte-feuille en simili-cuir contenant 15 Ponces 35 centimes ainsi que quelques cartes et une photo. Qui ne contint plus que les cartes et l'image ridicule d'une bande d'abrutis. on ferme les yeux.
Une forme froide à la surface lisse. Une fiole de Bluestrike, vide, si l'on oubliais la goutte orpheline qui reste toujours dans tout contenant.
Je pensais que tu l'aurais su ...
Le métal froid de clés cliqueta. Que pouvait bien posséder un junkie ... ?
What were you doing here, Fuchs ?
Autre surface lisse.
Tu appréciaient que les chiens te chassant toute l'année se passionnent pour un autre gibier ?
Quel junkie se payait un téléphone plutôt que de se payer sa dose ?!

I smelled your scent and the one of blood and death, I got worried.
Meh, I tough that it was my usual scent now.
What am I going to do without my favorite collegue?
Getting bruised ? marmonna Arelan qui finissait de fouiller le mort en se demandant ce qu'il pourrait en tirer de plus lorsqu'Elvio bredouilla : C-Ce n’est pas la bonne personne…!
Very funny, Fuchs grogna Arelan en roulant des yeux avant d'être prit d'un doute et de regarder le mort bien en face puis de tourner le regard vitreux de ce dernier vers Elvio. Not the good one ? Le fait qu'il regardait Elvio fit que le Phantom ne remarqua pas d'abord le doight remuant du cadavre.

Arelan entendit les moqueries du renard plus qu'il ne l'écoutait, commençant à comprendre et à plaindre le mort à ses pieds. Le fait qu'Elvio lui dise qu'il lui semblait toujours vivant lui fit lever un sourcil. Arelan tourna le mort sans plus de façon et lui mit deux pichennettes dans l’œil sans réaction.
He's de-eeeaaaaahg.
Le Phantom jeta le cadavre loin de lui et se jeta lui même contre le mur, par réflexe, lorsque les lèvres du mort remuèrent. Ses pupilles n'étaient plus qu'un lointain souvenir. Berghlhg ? Le zombie, hébété, se releva prestement et voulut se jeter sur Elvio, n'ayant pas prévu de se prendre un molosse dans les jambes.

Les deux roulèrent au sol, le zombie referma ses mâchoires sur le veston, réussit d'ailleurs à en garder une pièce entre ses dents lorsque l'irlandais le repoussa, se releva pour l'esquiver alors que le mort se prenait le mur dans son élan avant d'être plaqué par le Phantom, qui lui maintint les poignets d'une main, la tête face contre terre de l'autre, agenouillé sur son dos sans se soucier des râles qu'émettait la sale bête. La surprise et la trouille passée, le Phantom eut un rire un peu nerveux -presque hystérique en vérité.
BadStories welcomes you to death, friend ~ !