Lorsque le serveur décloche votre assiète, votre mine curieuse est bombardée d'une vapeur aromtique invitante. Romarin, poivrons, champignons, origan, thym et bien sûr l'inévitable arôme d'un cheddar vieilli, fondu et légèrement doré dans la farce des portebellos. Les portebellos sont bombés, comme s'ils étaient sur le point d'exploser - dans votre bouche. Le sabayon est d'un beau orange doré qui aiguise votre appétit et complimente très bien le reste du plat. La plupart des odeurs de fines herbes en proviennent. La farce à l'intérieur est finement préparée, presque hachée. On y retrouve différentes sortes de fromage dont du parmesan, du cheddar vieilli et quelques soupçons de chèvre, mais aussi des poivrons doux, du maïs, des graines de celleri, des tomates et un je-ne-sais-quoi tendre et crémeux ayant un petit goût de noix.

L'assiète vous est apportée tel quel, sans cloche. Du coup, le restaurant au complet s'illumine d'une délicieuse odeur sucrée et crémeuse qui rappellent courges, citrouilles et menthe. Dès que l'audible "poc" se fait entendre au moment même où l'assiète de porcelaine blanche entre en contact avec la table, vous plongez dans le plat. La noisette y est si finement moulue qu'elle s'incorpore à la sauce. L'odeur est si bonne et réconfortente que vous n'avez même pas prit la peine de retirer les feuilles de menthe qui trônaient en maîtres sur le plat. Le riz, ni pâteux ni croustillant, est cuit à la perfection semblerait-il dans un bouillon de volaille et de vin blanc sec. Votre dégustation terminée, vous vous contrôlez de ne pas lécher du fond de l'assiète creuse le restant de cette sauce onctueuse où sont mélangés à homogénéité chaire de citrouille, de courge, noisettes moulue, crème champêtre et le bouillon de volaille. En rétrospective, vous croyez déceler, probablement à cause du bouillon, un léger goût d'oignon, de laurier et de girofle.