Arelan ne les regarda pas tout le temps de la discussion, réagissant comme s'ils n'avaient jamais été là. La réalité était plutôt qu'il ressemblait à un gamin boudeur, la mâchoire crispée, le regard dur (enfin, plus que d'habitude), prenant une bouffée de nicotine en attendant de retrouver son calme. Puis lorsque le videur, un certain Boris, repartit, les regards se croisèrent, électriques. Arelan le suivit des yeux, le fusillant ainsi. Il sentit Crystal se rapprocher, timide. Il y eut un moment de pause. La tension restait palpable. Arelan s'étira, recherchant à dénouer les muscles.
Ça va ?
Oui, ça allait, à part qu'il n'aurait pas dû autant s'emporter. Il ne fit que cligner des yeux. Il n'était pas habitué à ce que l'on s'inquiète de lui en tant qu'individu. Non pas en tant que molosse, qu'arme, que part des intérêts.
C'est pas de sa faute si il était pas là au moment du drame. J-Je... Je pensais pas que j'aurais besoin de ses services donc j'ai insisté pour rentrer seule...
Cette fois, il la regarda. Il garda un silence lourd de reproches. Que dire ? Que l'important était qu'elle allait bien ? Que Boris, ou un de ses collègues, aurait dû réagir plus tôt ? Qu'elle aurait dû songer qu'une jeune fille de son genre était déjà attirante en temps normal, mais qu'en plus elle travaillait au milieu de porcs qui s'ennuyaient avec leur femme, qui risquait, aidés par l'alcool, d'assouvir leurs envies ? Rien qui ne mérite de gaspiller sa salive. Cependant, une chose lui fit ouvrir la bouche. Sa voix avait reprit un ton nonchalant.
Tu devrai songer à prendre des cours d'auto-défense. Si j'aimais ceci devait arriver à nouveau. Comme tu viens de le voir, les systèmes de surveillance sont loin d'être fiables et ne compte pas sur les autres pour t'aider. Aujourd'hui était une exception. Les gens préféreront détourner le regard et presser le pas plutôt que de faire seulement mine de t'avoir entendu crier.
Encore une fois, il parlait d'expérience. Cette facette des humains avait du bon, lorsque l'on est du côté de l'agresseur. De l'autre côté... Arelan bailla, sentant la tension dans sa mâchoire endolorie se réduire.
Apte à rentrer cette fois ?